La Mode des hommes et des femmes

Costume Masculin

Les vêtements masculins tendant à se simplifier depuis le 14 juillet 1789. La principale innovation fut la suppression de la culotte, remplacée par le pantalon qui n’avait été porté jusque là que par des matelots; il s’accompagnait d’une courte veste appelée carmagnole. Ce pantalon avait une brayette maintenue par trois boutons et pouvait s’abaisser, d’où le nom de pantalon à pont. On appelait ceux qui portaient cette tenue des sans-culottes. Le bonnet rouge variait de forme, tantôt il était à queue pendante, tantôt il avait une forme droite, ou bien celle du bonnet phrygien.

La tenue dite du vrai patriote, d’abord relégué dans les faubourgs, devint officielle en 1794, à la suite d’une fête donnée par la Convention en l’honneur de la Savoie. Cette tenue consistait en un pantalon à pont, une carmagnole, une redingote en drap brun avec revers et col rabattu en drap rouge, des sabots, un bicorne bas ou un bonnet.
La convention qui n’approuvait pas ce costume, chargea le peintre Louis David de créer un type de costume national; ce costume, qui n’était ni simple ni pratique n’eut aucun succès.

Vers 1792, les élégants appelés muscadins, réagirent contre le négligé des sans-culottes. Les fracs présentèrent quelques particularités : les revers étaient coupés à angle droit et le haut collet était d’une couleur différente, souvent d’un ton criard. En général, les fracs ne se fermaient pas et les deux rangées de boutons d’acier ne servaient que d’ornements.

On portait aussi des fracs-redingotes qui étaient à revers croisés et se fermaient par des pattes. Comme chaussures, on portait d’élégantes botte à revers, déjà en usage à la fin du règne de Louis XVI.

Costume féminin

Sous la Révolution, il y eut, dans le costume féminin comme dans le costume masculin, un retour à la simplicité, bien que les robes gardent un certain temps les lignes générales des robes de l’époque Louis XVI, notamment celle de la robe dite « à l’anglaise ». Ce sont en général les mêmes jupes très amples, les mêmes tournures; toutefois les caracos deviennent des corsages basques minuscules. Les manches sont longues, étroites, elles descendent jusqu’aux poignets. On les garnit souvent de fourrure. On porte des ceintures de ruban à bouts flottants, et surtout des châles.


L’usage des fichus de gaze est général; ils ont parfois une ampleur démesurée. Il y eut le fichu Marie-Antoinette et surtout le fichu à la Charlotte Corday.

Les coiffures méritent l’attention. Il y eut d’abord le bonnet, d’une hauteur excessive, qui apparut en 1789, avec sa passe très large sur laquelle on étalait un ruban. Ce bonnet se plaçait sur une chevelure aplatie.


Ensuite vinrent les bonnets révolutionnaires, aux formes ajustées et à cocarde, bonnet à la Charlotte Corday, à la patriote, à la citoyenne. On continua la mode des toquets. Aux bonnets succédèrent les chapeaux à petite passe par-devant, couverts de nœuds de rubans et avec ou sans brides.


Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises, 1789 d'après un dessin de Defraine, Bonnet aux trois ordres réunis. Ce bonnet fait allusion à l'abolition des privilèges du 4 août 1789. L'épée, la crosse et la pelle figurées sur sa passe symbolisent la noblesse, le clergé et le tiers état.