Marat est mort ! " La nouvelle court Paris ce 13 juillet 1793 où le danger est partout pour la Révolution : à l'intérieur, à l'Ouest et aux frontières. L'Ami du peuple, le journaliste à la plume trempée dans le venin, le tribun à la langue assassine, le député de Paris en guerre contre les traîtres et les faiblesses de la Convention... est mort poignardé dans sa baignoire, et de la main d'une femme ! Jean-Paul Marat, " le Caligula des carrefours " selon Chateaubriand, est un enragé qui effraie les Montagnards eux-mêmes. Médecin et auteur prolifique se sentant incompris et persécuté, l'ambitieux a trouvé l'occasion d'exister dans la Révolution, où il exige des têtes, encore des têtes ! Quelques centaines de têtes coupées, proclame-t-il, peuvent en sauver des milliers. Charlotte Corday, " l'Ange de l'assassinat " selon Lamartine, n'est qu'une jeune provinciale de bonne famille horrifiée par les récits sanglants des Girondins en fuite à Caen. Montée pour cela à Paris, cette vierge résolue va tuer cette " bête immonde ", ce " pape de l'horrible ", dans la baignoire où le cloue sa maladie de peau. Abattre cette tête-là, pense-t-elle secrètement, peut en sauver cent mille. Kristell CHEVALIER double son récit de cette page d'histoire de France d'une approche psychologique fouillée des deux héros de ce drame à l'antique, tout à fait digne de l'arrière-grand-oncle de Charlotte, le grand Corneille...

Marat ou le mensonge des mots: Funck-Brentano

biographie sur Jean Paul Marat livre ancien pas de descriptif

Marat: J Castelnau

Biographie livre ancien

Marat: Olivier Cocquart

Deux siècles après son assassinat par Charlotte Corday, on demeure abasourdi par la violence du verbe de Jean-Paul Marat comme aussi par la haine et la répulsion qu'il a provoquées chez ses contemporains et jusque chez les historiens.Marat se singularise par un tempérament, un caractère, une carrière, un mode d'action sur l'événement qui le mettent à part dans la galerie de portraits des acteurs de la Révolution. Plus âgé que beaucoup d'entre eux _

 

il est de la seconde génération des Lumières _, homme de plume et de parole davantage qu'homme de pouvoir, il est chargé, presque seul, de tous les crimes imputés à la Convention par les hommes de Thermidor. L'opprobre, jeté également (mais c'est normal) par la Contre-Révolution, a pris un tour si excessif qu'il a fabriqué un Marat imaginaire sans rapport ni avec le personnage ni avec son rôle. Les réhabilitations, souvent venues de la gauche, ou même la récupération occasionnelle par l'extrême droite, ne se sont pas beaucoup plus souciées de véracité.Si le déclenchement de la Révolution constitue dans la vie de Marat une rupture plus nette encore que dans celle de ses amis (peu nombreux) ou ennemis (innombrables), il n'en importe pas moins de cerner minutieusement, dès les années 1750, le parcours intellectuel du médecin, de l'expérimentateur savant et appliqué, du penseur nourri de Montesquieu (plus que de Rousseau), de suivre ses tentatives d'ascension dans la République des lettres et parmi les élites sociales. C'est dans cette perspective que se comprend la radicale dénonciation du despotisme " à laquelle l'Ami du peuple (ainsi se qualifiait-il lui-même) se consacra avec acharnement dès 89.S'attachant tout autant à décrire les étapes d'un destin qu'à briser la gangue dans laquelle l'historiographie a enfermé Marat _ et sans chercher, ce qui serait absurde, à le réhabiliter _, cet ouvrage, qui s'inscrit dans le débat sur la place des individus dans le processus révolutionnaire, entend donner d'un rôle majeur et d'une mort quasi mythique une relation enfin fidèle aux textes et aux archives.Agrégé, docteur ès lettres, Olivier Coquard est professeur d'histoire."